
Dans un contexte de taux d’intérêt bas, les investisseurs sont tourmentés dans leur quête du Graal, c’est-à-dire du mythe du rendement sans risque.
Et les sociétés de produits (compagnies d’assurances, banques, sociétés de gestion d’actifs) sont prêtes à les satisfaire, du moins en théorie, en leur proposant l’habituel « produit parfait » qui combine les deux mots magiques : capital garanti et extra rendement.
C’est avec cette formule attrayante que sont proposées des politiques multibranches : » des solutions complètes et intégrées qui vous permettent de choisir combien plus proches des produits traditionnels et de vous concentrer ensuite sur la sécurité, ou de partir à la recherche de meilleurs rendements.
Selon Federconsumatori, 1,6 million de citoyens sont impliqués dans cet investissement, mais il n’est pas certain que tout le monde soit parfaitement conscient du type de risque auquel ils sont confrontés.
Explication du terme « politique multibranches »
Il s’agit d’un produit d’assurance financière proposé par les compagnies d’assurance, les banques, les SIM et d’autres intermédiaires financiers, qui consiste en une combinaison de polices de différents types et caractéristiques (d’où le terme « multibranches ») : une police vie traditionnelle réévaluée (classe I), où le capital est généralement garanti, et une police « unit-linked » (classe III), c’està-dire un produit de placement dont les performances dépendent des fluctuations des marchés financiers.
Il n’est possible d’obtenir une garantie que pour la partie du capital investie dans la police vie, dans laquelle le capital (prime) du preneur d’assurance est mis de côté dans un fonds géré séparément au sein de la Compagnie. De plus, sur cette partie de l’investissement, il est possible d’avoir la consolidation des rendements obtenus et, dans de rares cas, même un rendement minimum. En général, il y a des pénalités (y compris des pénalités importantes) en cas de demande de rachat avant l’expiration naturelle du contrat (c.-à-d. la police).
La deuxième composante du multibranche est l’ « unit linked », ainsi appelé parce que sa performance est liée à celle des fonds et autres instruments de placement (parts) dans lesquels le capital des souscripteurs est investi. Une police en unités de compte est donc un produit d’investissement pour lequel il n’existe aucune garantie de restitution du capital à l’échéance contractuelle. La prime du contractant, comme déjà dit, est investie dans des actions de fonds d’investissement, qui investissent de manière diversifiée sur les marchés financiers, avec le risque de subir des pertes sur les primes payées. Un point important à garder à l’esprit est le coût annuel moyen de l’investissement, qui est généralement beaucoup plus élevé que ce que vous auriez à supporter en investissant directement dans chacun des fonds inclus dans l’unité liée.
L’essentielle à retenir
La combinaison des termes « capital garanti » et « rendement plus élevé » crée un excellent sex-appeal, surtout pour les investisseurs inexpérimentés qui peuvent avoir toujours eu recours à l’assurance pour des produits où le capital était effectivement garanti (net des coûts).
Dans le cas de Multiramo, cependant, nous le répétons, le capital n’est garanti que pour la partie investie dans la gestion séparée (branche I). Si l’on considère que, souvent, l’investisseur est tenu d’investir au moins 40 % en unités de compte, le capital n’est garanti qu’à hauteur de 60 % en fin de compte.
Il y a un dernier bijou que certaines polices multibranches nous réservent : « la possibilité de bénéficier d’un flux de coupons constant » ; en réalité, cela signifie que les UC investissent dans des fonds de coupons, et que la garantie d’un coupon (par exemple 3% ou 5%) est souvent là uniquement grâce au remboursement périodique du capital déjà investi précédemment.
Selon l’Institute for Insurance Supervision (IVASS), les polices multibranches doivent être surveillées de près, car le risque de tromper les petits épargnants est très élevé. L’IVASS a récemment publié des conseils pour informer et sensibiliser le public à ces politiques.
En résumé, il est très important que l’investisseur comprenne :
- La part du capital qu’il va verser est effectivement garantie, c’est souvent un objectif de gestion et non une véritable protection du capital.
- Quels sont les coûts du produit : ainsi les pénalités initiales, éventuelles pour le remboursement anticipé, les coûts de gestion des fonds sous-jacents, les coûts de gestion de la part.
- Dans ce qu’ils investissent les unit-linked : quelle typologie de fonds, quels marchés, avec quel niveau de risque.
Une dernière considération. Avant de se lier à une multibranche, il pourrait être utile d’évaluer s’il n’est pas préférable de prévoir un investissement direct dans des fonds communs de placement d’investissement : les produits dans lesquels il est investi peuvent être les mêmes qu’une multibranche, mais à un niveau de coût moindre.