
Un implant pour booster la mémoire
Apprendre plus rapidement, mémoriser mieux et sans effort, c’est la perspective abordée par un nouvel implant cérébrale créé et testé par l’université de Californie du Sud. Le dispositif utilise des impulsions électriques directement au coeur du cerveau, l’équipe chargée du projet et dirigée par le docteur Donc Song spécialiste en ingénierie biomédicale, à réussi à améliorer de plus de 30% la mémoire des 20 participants à l’expérience. Ces travaux ont été annoncés au congrès annuel de la Society for Neuroscience, qui s’est passé à Washington (USA) à la mi-novembre et ensuite relayé par le Newscientist. Le professeur Dong Song a précisé : “Cela n’avait jamais été fait auparavant”, le professeur parle d’une vraie “prothèse de la mémoire”.
Les volontaires de l’expérience étaient des patients touchés par l’épilepsie et étaient déjà équipés d’implants cérébraux afin de traiter leurs crises d’épilepsie. L’idée de cet implant était donc à la base de réorienter de manière temporaire la fonction du dispositif pour le bon déroulement de l’essai. Afin d’y parvenir, les scientifiques ont du étudier la façon dont la mémoire s’activait dans le cerveau de chaque participant, pour savoir précisément comment comment ils pouvaient le stimuler. De manière concrète, les scientifiques ont distingués deux types de mémoire : la mémoire à court terme, c’est celle qui stocke l’information de manière passive sur une durée qui est inférieur à une minute. Et la mémoire du travail, qui va s’etaler sur une plus longue durée et permet d’enregistrer les informations de manière active permettant ainsi de les manipuler. Dans un premier temps, les patients devaient se souvenir de formes confuses et inhabituelles (de type bulles informes) qui étaient perçus 5 à 10 secondes auparavant puis, dans le second exercice, les patients devaient reconnaître des images qui leurs étaient présentées 10 à 40 minutes avant.
Les résultats de l’expérience ont permis de mettre en place des schémas d’activités cérébrale adaptés à renforcer avec des stimulations électriques. Ainsi, grâce au bon modèle d’activation cérébrale et propre à chaque participants, les patients ont vu leur capacités augmentées de presque 15% dans les exercices qui concernaient la mémoire à court terme et de 25% dans les exercices qui sollicitaient la mémoire du travail. En revanche, des stimulations aléatoires avaient tendance à détériorer les résultats de référence. Grâce à cet essai, des perspectives s’ouvrent dans le traitement des troubles de la mémoire, notamment avec des formes de démence comme l’Alzheimer par exemple. “Dans ces affections, un grand nombre de cellules au niveau de l’hippocampe sont détruites. Une prothèse de mémoire pourrait pallier le déficit des ces zones endommagées. Cela devrait restaurer les fonctions cognitives” Souligne le docteur Dong Song. Par ailleur, Bill Gates, grand philanthrope, compte investir 100 millions de dollars dans cette technologie.